Peut-être que certains d’entre-vous ont entendu parler de ce quartier de Copenhague, ancienne caserne militaire transformée en communauté indépendante, ou la vente de champignons et autres herbes serait libre : Christiania.
C’est typiquement un des lieux les plus touristiques de Copenhague.
Je vais vous faire un petit résumé de l’histoire de Christiania et vous parler de mes impressions sur ce quartier.
Histoire
Le Quartier de Christiania a pendant longtemps été une base militaire. Dans les années 60, la démilitarisation de la base a commencé. C’est en avril 1971 que les derniers militaires ont définitivement abandonné cette dernière. Aucun plan de reconversion n’était prévu.
Dès 1969 et jusqu’en 1971, il y a eu plusieurs tentatives pour squatter les locaux déjà abandonnés. Mais la mairie et les militaires sur place ont réussi à chaque fois à réagir rapidement et à condamner de nouveau les ouvertures créées par le groupe de personnes souhaitant occuper Christiania.
26 Septembre 1971
Après le départ des derniers militaires, il devient plus facile pour les squatteurs et hippies de venir s’installer. Et très vite, il y a environ 150 personnes qui habitent à Christiania.
Le 26 septembre 1971 devient la date d’anniversaire de création de la communauté.
Les personnes ayant créées Christiania sont issues des mouvements hippies, utopiques et anarchiques (même si aujourd’hui peu se réclament de ce dernier).
Christiania se proclame ville libre et s’autogère en communauté, complètement indépendamment de la ville de Copenhague et surtout du gouvernement Danois.
Le but est de créer une nouvelle façon de vivre en société, se basant sur la liberté, le respect et le partage.
Christiania a son propre drapeau. Il s’agit de trois rond jaune sur un fond rouge.
Des règles mises en place.
Interdiction :
- de vendre des drogues dures
- d’avoir des armes à feu et couteaux (ceux de types létal)
- de recourir à la violence
- d’afficher que l’on fait partie d’un gang
- de voler
- et de prendre des photos sur Pusher street.
- d’avoir des voitures dans Christiania
- ou même de porter un gilet-pare balle.
- de courir (surtout sur Pusher street).
Mais l’évolution de Christiania ne se fait pas forcément en douceur et à plusieurs fois fait les premières pages des journaux pour des faits s’y passant.
Drogues
Dans les faits, très vite le plus gros problème de Christiania a été la drogue. En effet, pour les fondateurs, fumer de la drogue était un droit. Mais divers problèmes dus à la consommation de drogues dures poussent la communauté à mettre une règle contre l’utilisation et la vente de ces dernières.
Christiania devient l’endroit ou l’on peut se fournir facilement en drogue (et ce encore aujourd’hui). La rue où se trouvent les vendeurs est Pusher Street.
Le cannabis, les champignons sont donc les produits que l’on trouve principalement.
La vente de ces derniers est pourtant toujours illégale, et c’est pourquoi, il y a régulièrement des descentes de polices sur Christiania pour essayer d’enrayer ce trafic. Mais les gangs impliqués dans ce dernier sont très bien organisés, et disparaissent avant même que la police n’arrive dans la rue principale. Ils ont leurs produits sur un tissu qui se transforme en sac en quelques instants.
Pas de photo car il est interdit d’en faire. Et il est arrivé que des touristes se soient fait agressés pour avoir un appareil photo visible dans la rue.
Une ville libre
Christiania est toujours considérée comme une ville libre. Elle a son propre drapeau et sa monnaie. Et elle a très vite eu différents accords avec les gouvernements danois.
Ainsi dès 1994, les habitants payent des taxes pour l’utilisation de l’électricité, de l’eau et pour enlever les ordures ménagères.
Dès 2004, le gouvernement danois fait passer une loi qui abolit le statut particulier de communauté et considère chacun de ses habitants comme individu devant répondre devant la loi.
A ce moment-là commence une période marquée par des protestations de la part de la communauté de Christiania et le gouvernement cherchant à faire son possible pour récupérer l’ancienne base. Mais il est difficile pour les deux de trouver un chemin d’entente.
En 2011, la justice tranche, l’État danois est dans ses droits, et est donc propriétaire du lieu.
Fonden Fristaden Christiania
La même année, un accord est passé avec Christiania pour que les habitants constituant une fondation puissent racheter une partie des terres. La fondation Commune libre de Christiania (Fonden Fristaden Christiania). Et dès 2012, la fondation effectue son premier paiement. Christiania et ses habitants deviennent propriétaire de 7,7 hectares (sur originalement 34 hectares)
En 2013, le parlement vote pour que Christiania cesse d’être une zone de “non-droit”. D’un point de vue du gouvernement, vu qu’en effet ce ne sont pas les mêmes règles qui sont effectives à Christiania.
Ce qui fait que maintenant, même si Christiania continue de garder l’ambiance communautaire avec des assemblées, la commune libre est soumise à toutes les lois danoises. Que cela concerne la construction de nouvelles habitations, la mise aux normes de celles existantes, ou tout autre règle.
Christiania a sa propre crèche, une station de radio, et pleins d’autres commodités.
Comme les habitants de Christiania se sont mis dans une fondation, c’est à cette dernière qu’ils payent un loyer. Il était en 2013 de 1.200 couronnes danoises (environ 160 Euros) par mois pour toute personne de plus de 18 ans.
Tourisme
Le tourisme a Christiania n’est pas forcément toujours bien vu par ses habitants. Même si c’est une source de revenu pour certains.
Ces derniers ayant parfois l’impression d’être des bêtes de foires et que l’ambiance du lieu perd de son charme.
Il faut d’ailleurs mieux demander quand vous voulez prendre des photos de ces derniers.
Après, Christiania est un endroit très vivant. Que cela soit en journée, avec son petit marché, et ses stands de nourriture, ou en soirée avec des concerts qui sont régulièrement proposés.
Christiania est aussi l’endroit où on été créés les Christianabike.
Mon point de vue
Christiania est un endroit que je trouve très agréable. Tout d’abord par son architecture : les anciens bâtiments des casernes ont un certain charme. Les premières maisons construites de bric et de broque sont étonnantes. Elles sont petit à petit restaurées et perdent au fil des années à mes yeux ce côté rustique, fait de matériaux de récup. Elles bénéficient maintenant toutes des commodités telles que l’électricité, accès à l’eau courante, ce qui n’était pas forcément le cas lors de leur construction.
Il est maintenant interdit de construire de nouvelles habitations.
Artistiquement, Christiania est d’une richesse fantastique. A chaque coin de rue, fresques, tableaux, sculptures et autres formes d’art apparaissent.
J’ai toujours l’impression de découvrir de nouvelles choses.
Je préfère largement me promener dans les parties résidentielles de Christiania, plutôt que de rester vers la rue principale. En effet, je ne supporte pas vraiment l’odeur qui s’y trouve (et quand on est avec des enfants, ce n’est vraiment pas idéal. Ma fille aînée est revenue avec un mal de tête la dernière fois qu’elle était venue avec moi pour faire visiter le quartier à de la famille).
De plus, la position de Christiania, le long de l’eau, rend la visite agréable. Il y a un petit côté « nature sauvage”.
Bref vous l’aurez compris. Je trouve que certains aspects de Christiania sont hygge 😉
Vous avez envie d’en savoir un peu plus du point de vue des habitants de Christiania?
Voici un lien vous permettant d’accéder au guide de Christiania en anglais.
Il date de 2004 (et donc les dernières informations manquent). Mais il permet de voir quelle était la taille réelle de Christiania au début et de vraiment découvrir les règles et l’histoire depuis l’intérieur.
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