Kolonihaver: les Jardins familiaux

Ils sont l’équivalent des jardins ouvriers en France. Autour, voire même dans les villes, les Kolonihaver font partie du paysage urbain. Pouvoir accéder à ces derniers est un rêve pour beaucoup de danois.
Véritable bouffée d’air pour toute personne habitant en appartement en ville. Ils sont vu comme étant très hygge. Que cela soit par les personnes en ayant, que par ceux qui vont juste traverser ces derniers en se promenant.

Histoire

Tout d’abord, il faut dire que l’existence de petits jardins cultivés au Danemark n’est pas une chose nouvelle au Danemark.
En effet, dès le 16ème siècle, on en trouvait à l’extérieur des villes, le long des remparts (dans des zones où il était interdit de construire pour des raisons militaires).

Dans les années 1821-1828, des jardins pour les plus pauvres furent établis. Une façon de permettre de complémenter le régime alimentaire (et d’autres parts, pour que les pères de familles se concentrent sur ces derniers au lieu de visiter les bars). 

Un de ces jardins qui existent encore aujourd’hui se trouve à Aabenraa, une ville du Jutland qui se trouve à une trentaine de kilomètres environ de la frontière allemande.

Cet ensemble de jardins est d’ailleurs protégé depuis 1979.

Mais l’histoire des kolonihaver tel que nous les connaissons aujourd’hui, commence réellement en 1884.

C’est Jørgen Berthelsen (1851-1922) qui louera 100.770 m2 de terres à la commune de Aalborg pour 551 kr (couronnes danoises) annuel et ce pour une durée de 7 ans.

Allée dans une kolonihave

Son but

Permettre aux ouvriers d’accéder à un bout de terre pour le cultiver.

Pour la réalisation de son projet, il demandera une dérogation à la mairie d’Aalborg pour pouvoir sous-louer les terres. Et une fois celle-ci acceptée, il s’attellera à découper ces dernières.
Au final, il créera 85 parcelles de 1000m2 chacune, et divers chemins et routes pour y accéder.

En décembre de la même année, il ouvrira ces derniers à la location, tirera au sort les futurs bénéficiaires. Et tadam la première colonie de jardin familiale!

Les locataires élisent un conseil d’administration qui décide que les premières années, le loyer pour chaque parcelle sera de 14kr. Un règlement précis est mis en place. Il est à noter que la troisième règle précise : “À l’exception de gazebos, aucun bâtiment ou cabanon ne doit être érigé sur les parcelles”. 

Si vous êtes comme moi à vous demander ce qu’est un gazebos, il s’agit d’une structure ouverte avec un toit aussi appelé belvédère ou kiosque.

C’est ensuite Copenhague qui va adhérer à l’idée, avec la création en 1891 de son premier kolonihave qui s’appelle: ”Arbejdernes Værn”. Ce qui veut dire “protection des travailleurs”.

Entrée d’une Kolonihave

Création d’une association des jardins

Suite à l’apparition de plus en plus de Jardins familiaux, une association est crée le 11mai 1908 “Kolonihavelejerforeningens Forbund”, l’Association des locataires de jardins familiaux. Cette dernière regroupe toutes les Koloniehaver du Danemark.

Cette association va permettre d’aider ses adhérents, en les aidant par exemple à avoir des contrats avec des assurances (assurances contre les incendies par exemple).

En 1922, plus de 51000 jardins en font partie et ce chiffre va continuer d’augmenter pendant l’entre-deux guerres montant jusqu’à 100 000 jardins.

Le focus reste quand même sur le fait que les personnes accédant à ces derniers font partie de la classe ouvrière. Leur permettant un accès personnel à la nature.
Le but est d’aider à créer une cohésion familiale, à permettre aux enfants de vivre plus sainement, et de découvrir la nature. Le sens de la communauté se développe aussi entre les différents locataires.
Il devient possible de construire des cabanons, maisonnettes sur les parcelles. Et certains des locataires en profitent pour passer les mois de l’été en habitant dans leur jardin.

Kolonihave avec des maisonnettes en dur

Aujourd’hui

Jusqu’en 2001, les communes pouvaient résilier les contrats de location des kolonihaver, si elles avaient besoin du terrain pour construire quelque chose.

Cette année-là est passée une loi permettant de rendre les jardins semi-permanents.

Les baux sont pour une période entre 20 et 96 ans et les communes ne peuvent les résilier qu’à la fin de la période. Et peuvent même si elles le souhaitent mettre d’autres terrains à disposition pour de nouveaux jardins familiaux.

Le nombre de Kolonihaver était en 2001 de 62150 jardins.

Les règles changent suivant les Kolonihaver, il est parfois possible de construire une petite maison, et d’autres fois, seul un cabanon est accepté.

Une parcelle avec un cabanon

Devenir locataire d’un jardin dans un Kolonihave?

Pour pouvoir accéder aujourd’hui à un jardin dans un kolonihave, il faut s’inscrire sur des listes d’attentes. Pour certains Kolonihave, il faut habiter à un certain endroit pour y avoir droit, pour d’autres, il faut juste habiter au Danemark.

Certaines listes d’attente ont été clôturées car trop de personnes étaient dessus.

Vous pouvez jeter un coup d’œil ici, à une liste clôturée en 2012 car plus de 600 personnes étaient dessus.
En janvier 2021, il restait 177 personnes sur la liste.

Il est donc difficile de trouver une place dans un kolonihave à moins de patienter quelques années, ou alors d’hériter de celui de ses parents.

Boîtes aux lettres d’une kolonihave

Mon avis

Les Koloniehaver m’ont tout de suite fait penser aux jardins ouvriers que l’on trouve en Allemagne. Certains jardins, ne servent même plus pour faire pousser des légumes, mais plus comme une maisonnette dans laquelle on passe l’été en invitant amis et voisins.

Lampadaire bonbon sur la rue principal d’une kolonihave.

Les ambiances de ces jardins familiaux vont aussi dépendre de l’endroit où ils se trouvent.

Les photos qui sont dans cet article, ont été prises dans différents kolonihaver sur Copenhague. Et déjà, vous pouvez ressentir les différences d’ambiances.

Pour voir des kolonihaver récents avec une forme particulière, ceux de la commune de Brøndby.

J’aime beaucoup me promener dans ces derniers (quand c’est possible, car certains ne sont accéssible qu’aux personnes en ayant un).

Et comme beaucoup de danois, je trouve que c’est très hygge!

Pour continuer

Vous voulez connaitre l’histoire du Hygge, cliquez ici!

Si vous avez envie de connaitre un peu mieux le Danemark à travers certains de ses desserts: c’est ici

Comment prononcer le mot hygge? Cette vidéo est faite pour vous: Cliquez ici!

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